Cette page offre des instants ou des heures qui s’étirent dans le souvenir. Vous êtes invités à livrer des commentaires ou à transmettre vos récits d’instants mémorables.
En 2917, pour le 91e anniversaire de mon père Léonard Garneau (1926-2020), mes frères et moi lui avons offert un envol en montgolfière. Malgré son âge, il gardait le goût de l’aventure et de tout ce qu’il ne connaissait pas encore. Veuf depuis le décès de ma mère Gabrielle Juneau (1927-2009), il disait que pour la rejoindre il sauterait en parachute et oublierait de l’ouvrir. Aucun danger de ce côté en montgolfière : tout se passe en douceur et selon la sagesse du pilote. Ce dernier est en effet « seul maître à bord », même avant de prendre place dans la nacelle, car s’il estime le vent trop fort ou l’horizon chargé d’orage, il décidera de rester au sol. J’ai eu la chance d’accompagner mon père pour l’envol, lequel s’est fait à notre seconde présence dès l’aube à l’Internationale de montgolfières de Saint-Jean. La première fois, la météo était défavorable. Comme la voile, la montgolfière garde un lien fusionnel avec le réel, comme nous l’avons constaté le jour « J », puisque notre pilote, un sympathique Australien, nous a fait patienter après le départ d’autres aéronefs avant de décider l’ascension. La direction du vent détermine le trajet. Le pilote agit pour gagner de l’altitude à l’aide des brûleurs qui poussent l’air chaud sous la membrane ou en perdre s’il ouvre la soupape. Il peut détecter des courants différents à hauteurs diverses. Il dispose aussi des nouvelles technologies, que ce soit pour la météo, la communication avec des collègues ou avec son équipe au sol qui précèdera la montgolfière à peu près au site de l’atterrissage. Les photos qui suivent montrent à quoi ressemble un trajet nord-sud au-dessus de la vallée du Richelieu. Elles ne révèlent pas cependant l’impression d’apesanteur ressentie à bord, tout ce qu’on apprend grâce au pilote qui a voyagé partout, et la douceur de l’air quand on se déplace avec le vent.